Pourquoi le sud de Madagascar est adapté à un pilote de type  SmartProtein ?

A- Pourquoi le sud de Madagascar est adapté à un pilote de type SmartProtein ?

🌵 Conditions agroclimatiques favorables

  • Climat semi-aride à aride, particulièrement dans les régions de l’Androy, Anosy ou Atsimo-Andrefana.
  • Présence naturelle de plantes CAM comme les cactus (ex. Opuntia) déjà connues dans certaines zones.
  • Sols souvent pauvres, non adaptés à l’agriculture vivrière classique, mais exploitables dans une logique SmartProtein.

🚰 Stress hydrique élevé = pertinence de cultures économes en eau

  • Le sud souffre de sécheresses chroniques.
  • La culture de cactus, avec faible consommation d’eau et fort rendement biomasse, est donc parfaitement adaptée.


🧬 Main-d'œuvre disponible et adaptable

  • Fort potentiel de création d’emplois ruraux, notamment pour les jeunes et les femmes.
  • Activité accessible à des communautés rurales avec un minimum de formation.

🏭 Opportunité de chaîne de valeur locale

  • Possibilité de transformer localement la biomasse en protéines dans des unités de fermentation décentralisées.
  • Création d’un marché local et régional de substituts de protéines, pour l’alimentation humaine ou animale (élevage, aquaculture).

📊 Accès à financements climat et biodiversité

  • Un pilote peut bénéficier de financements carbone, de la coopération internationale (AFD, UE, etc.), et de programmes de développement rural durable.

B- ⚠️ Points de vigilance à considérer

Point de vigilanceComment le gérer ?
Infrastructures limitéesPrévoir énergie solaire, logistique autonome
Accès à l’eau même pour irrigation minimaleCapteurs de rosée, récupération d’eau de pluie, forage profond
Acceptabilité sociale et culturelleCo-construction avec les communautés locales, adaptation du modèle de plantation
Marché pour les produits finisIdentifier débouchés locaux ou exporter via les ports (ex. Tuléar)
Environnement fragile (érosion, sécheresse)Modèle agroécologique et reboisement intégré

Un pilote SmartProtein dans le sud de Madagascar peut devenir un projet emblématique de bioéconomie climatique pour le pays, avec une forte valeur démonstrative à l’échelle régionale (Afrique australe et de l’Est).


ANNEXE

Annexe-A  plan de faisabilité en 3 étapes

⚙️ Étape 1 : Étude de pré-faisabilité (0–6 mois)

📍 Objectifs :

  • Valider l’intérêt technique, social et économique du projet dans le contexte local.
  • Identifier les partenaires locaux et internationaux.

🔍 Activités :

  • Analyse agroclimatique : cartographie des zones semi-arides avec accès minimal à l’eau.
  • Étude du sol et disponibilité en eau (qualité, profondeur des nappes, récupération de rosée, etc.).
  • Évaluation des variétés locales et exotiques de cactus CAM (ex. Opuntia Morado).
  • Consultation des communautés locales et autorités traditionnelles.
  • Identification de partenaires techniques et institutionnels (ex : ONG, universités, ODD, FOFIFA, ONG locales, WFP).

📋 Résultats attendus :

  • Sélection de 1 à 2 sites pilotes (5 à 20 ha).
  • Accord local de principe (coutumiers et administratifs).
  • Dossier de pré-financement pour phase 2 (donateurs, carbone, développement durable).

🌱 Étape 2 : Lancement du pilote (6–24 mois)

📍 Objectifs :

  • Tester différentes variétés, densités et techniques d'irrigation.
  • Produire une première biomasse utilisable pour fermentation.

🔧 Activités :

  • Plantation sur 5 à 20 ha, avec densités variables (1 000 à 15 000 plants/ha).
  • Tests d’irrigation minimale (goutte-à-goutte, rosée, sans irrigation).
  • Suivi : croissance, rendement biomasse, consommation eau, adaptation locale.
  • Formation de coopératives agricoles locales et emploi communautaire (plantation, suivi, récolte).
  • Mini-unité de fermentation expérimentale (locale ou export temporaire de biomasse vers un laboratoire partenaire).

📋 Résultats attendus :

  • Données fiables sur rendements et coût/ha.
  • Validation ou ajustement de la formule fermentée (profil protéique).
  • Mobilisation des partenaires pour passage à l’échelle.

🏭 Étape 3 : Modèle de mise à l’échelle (24–36 mois)

📍 Objectifs :

  • Déployer la solution à plus grande échelle (>100 ha).
  • Structurer la filière : production, transformation, commercialisation.

🧩 Activités :

  • Développement d’une unité de fermentation semi-industrielle (locale ou mobile).
  • Renforcement de la chaîne de valeur : intrants, collecte, transport, formation.
  • Certification carbone (projet méthodologique + MRV + partenaires).
  • Mise en place de contrats d’achats garantis ou d’exportations (alimentaire, fourrager, cosmétique).
  • Partenariats publics-privés, fonds climat, investissements d’impact.

📋 Résultats attendus :

  • Business model reproductible (technique + économique).
  • Validation de la rentabilité et de l'impact environnemental/social.
  • Préparation à une réplication nationale ou régionale (Zambie, Mozambique, etc.).

Annexe -2  : 💰 Plan de mobilisation des financements pour un pilote SmartProtein à Madagascar

🧩 1. Typologie des financements ciblés

Type de financementOrganismes / instruments clésFinalité
Climat / CarboneFonds Carbone (Verra, Gold Standard, NDC Partnership, ICVCM)Méthodologie MRV, certification, génération de crédits carbone
Coopération bilatéraleAFD, Expertise France, GIZ, USAID, SDC (Suisse), FCDO (UK), KOICAÉtudes, phase pilote, formation, inclusion sociale
Coopération multilatéraleUE (Team Europe), FAO, PNUD, GEF, GCF, IFAD, Banque mondialeMise à l’échelle, filières durables, agroécologie
Fondations / Impact investingFondation Gates, IKEA Foundation, AgDevCo, Acumen, Blue Orchard, etc.Accès au marché, logistique, autonomisation rurale
Banques de développementBAD, BOAD, BNI, TDB, Proparco, IFCFinancement structurant d’infrastructures (fermentation, eau)

📊 2. Plan en 4 volets pour articuler les financements

🔹 Volet 1 – Composante climat et certification carbone

  • Action : Monter un projet MRV (Mesure, Reporting, Vérification) avec un cabinet expert (ex : South Pole, EcoAct).
  • Objectif : Obtenir des crédits carbone de type “carbon avoidance” liés à la captation par les cactus CAM et la réduction d’usage de protéines animales.
  • Financement cible : Verra (VCS), Gold Standard, marché volontaire, Carbon Africa.

🔹 Volet 2 – Financement de la phase pilote

  • Action : Monter un dossier complet de 10 à 20 pages (contexte, zone cible, partenaires, budget, calendrier).
  • Objectif : Lancer un pilote sur 5 à 20 ha pendant 18-24 mois.
  • Financement cible : AFD (via FISONG ou Minka), GIZ (via la coopération bilatérale climat ou biodiversité), UE (via INTPA), USAID.

🔹 Volet 3 – Inclusion sociale et création d’emplois ruraux

  • Action : Créer des coopératives ou groupements de producteurs, avec formation, emploi féminin, et autonomisation communautaire.
  • Objectif : Ancrer le projet localement, avec un modèle équitable et participatif.
  • Financement cible : IFAD, PNUD, UN Women, ENABEL (Belgique), projets LEADER / Développement Local.

🔹 Volet 4 – Industrialisation et transformation

  • Action : Étude de faisabilité et financement d’une unité de fermentation locale ou mobile.
  • Objectif : Construire une chaîne de valeur locale durable autour de la protéine.
  • Financement cible : Proparco, IFC, Blue Orchard, AgDevCo, AfricaGoGreen, TDB, projets agro-industriels de la BAD.

🧱 3. Étapes de structuration du dossier de financement

ÉtapeContenu
1. Note conceptuelle (2–3 pages)Problématique, solution SmartProtein, objectifs, impacts attendus.
2. Dossier technique (10–20 pages)Étude du site, plan de plantation, partenaires, logistique, budget.
3. Budget et plan de financementBesoins détaillés (matériel, irrigation, salaires, formation, suivi).
4. Cadre logique / theory of changeIndicateurs de résultats (CO₂ évité, ha cultivés, emplois créés, % femmes).
5. Pitch deck (PowerPoint)Présentation visuelle synthétique pour bailleurs et investisseurs.
6. Lettre de soutien localeMaires, chefs coutumiers, région, ou direction régionale agriculture.

📌 Conclusion : un dossier SmartProtein = triple levier

  1. Climat (crédits carbone + restauration de terres)
  2. Social (emplois et inclusion dans les zones pauvres)
  3. Économique (protéines compétitives, filière durable)